Comment le planeur arrive t’il à voler ?

Nous savons maintenant comment décolle un planeur, mais le vol en planeur n’est pas un simple manège… Après son lancé ou son remorqué, le pilote poursuit son vol en exploitant le mouvement ascendant des masses d’air qu’il traverse. Les pages qui suivent détaillent les origines du mouvement ascendant d’une masse d’air. Ces mouvements proviennent :

– du réchauffement irrégulier du sol par le soleil qui provoque des ascendances thermiques,

– de l’élévation d’une masse d’air que le vent pousse sur un relief.

Sous l’effet du soleil, l’air se réchauffe plus ou moins selon la couleur et la nature du sol avec lequel il est en contact. Par exemple, au dessus d’un sol rocheux ou d’un champ de blé, l’air se réchauffe plus qu’au dessus d’une forêt ou d’un lac. Parce qu’il est plus léger, l’air chaud s’élève et est remplacé par de l’air plus frais qui se réchauffe à son tour. Avec un ensoleillement suffisant, ce mouvement est entretenu et il se forme des colonnes ascendantes plus ou moins larges, plus ou moins puissantes.

Sous l’effet de la diminution de pression liée à l’altitude, l’air se détend et se refroidit, Quand l’air ascendant arrive à la même température que l’air stable environnant, l’ascension cesse, et il redescend pour remplacer l’air nouvellement réchauffé.
Cette couche d’air stable s’appelle la couche d’inversion. Son altitude varie selon l’état de la masse d’air, son humidité, la différence de température entre le jour et la nuit, etc…
Une masse d’air froid peut contenir moins d’eau à l’état gazeux que de l’air plus chaud. Par le refroidissement qu’elle implique, l’ascension provoque donc la condensation qui forme un nuage en forme de chou-fleur: le cumulus. Ces cumulus annoncent une journée propice aux vols et sont utilisés par les vélivoles pour repérer les ascendances.

La présence de beaux cumulus bien  »joufflus » marque les journées idéales pour le vol en planeur. Cependant, les ascendances ne forment pas systématiquement un cumulus, cela dépend de l’humidité de l’air et de la hauteur de la couche d’inversion. En leur absence, on parle de thermiques purs, qui sont naturellement plus difficiles à détecter.


Il arrive parfois que l’homme aide la nature: les feux de chaumes pratiqués par les agriculteurs génèrent des ascendances de courte durée, mais puissantes. Sur la photo ci-contre, la fumée marque clairement l’ascendance qui se termine par un cumulus.

Le principe de l’exploitation des ascendances thermiques par le vélivole est simple et efficace.

Une fois l’ascendance repérée, il suffit d’y amener le planeur et d’y rester en spiralant à l’intérieur de la colonne d’air chaud. Les planeurs que l’on voit tourner en rond ne font pas du sur-place, ils gagent en altitude et montent à des vitesses pouvant atteindre plusieurs mètres par seconde. Sur la photo ci-contre, notre Alliance 34 est en virage. La ligne d’horizon indique une inclinaison de 45° et le variomètre une vitesse verticale de plus de 3 m/s. En une minute, le gain d’altitude est de 180m.

L’exploitation des thermiques pour le voyage

Pour effectuer un trajet, on transite d’une ascendance à l’autre, en utilisant chacune d’elles pour gagner l’altitude nécessaire pour rejoindre la suivante. Contrairement à l’avion léger, en planeur, un trajet en ligne droite n’est pas toujours le plus rapide. Le trajet le meilleur est celui qui passe par les ascendances les plus puissantes. L’expérience du pilote est primordiale pour repérer les meilleures ascendances et les exploiter au maximum en centrant la spirale dans la partie la plus puissante et la plus régulière et en évitant les zones d’air descendant.